shit just got real - ft. ren

Tu étais très excité à l'idée que quelqu'un d'autre vienne, et tu avais du mal à le cacher. Peut-être est-ce la bonne humeur de Ren qui devient contagieuse ?

Dae-Sung aimait beaucoup Ren. Grâce à lui, il avait un logement. Un logement chaud, si chaud comparé au froid mortel de l'univers. Chaud car Ren est dedans et lui dit des mots gentils, il se sent encore plus chaud, plus chaud que la température terrestre, déjà si écrasante alors qu'ils ne sont qu'en hiver. Un logement sec, loin de la pluie et du vent, loin de ce qui fait grelotter son corps. Il a vécu dans des conditions bien pires mais ce corps de peau et d'os grelotte, frissonne, sue, souffre. Dans le logement, il ne souffre pas, même s'il oublie son écharpe. Un logement rempli de gens, de bruit. Parfois ça l'assourdit presque et il préfère la nuit, quand ils dorment tous, ce silence là est déjà si assourdissant comparé à l'espace. Il y a toujours le bourdonnement du frigo et le robinet qui goutte et l'alarme qui sonne pour se lever. Mais une fois levé, tant pis pour le bruit, il pouvait observer. C'était sûrement la meilleure excuse qu'il avait pour fixer quelqu'un et étudier les faits et gestes des humains sans passer pour un énorme malade mental. Même Lune était intéressant à fixer depuis qu'il avait remarqué à quel point il pouvait tordre son corps, et surtout vu comme il se fondait parmi les humains. C'était un miracle que leur hôte n'ai jamais rien suspecté, d'ailleurs. Ou peut être qu'il était au courant mais qu'il n'osait rien dire pour ne pas qu'il se retrouve enfermé, comme Lune l'avait menacé ? Le logement de Ren, c'était 4 murs aussi, mais il ne se sentait pas enfermé dedans. Il était bien.


Une chose était sûre, l'astre devait être un peu lent à la détente car il n'en finissait pas d'apprendre de nouvelles choses alors qu'il était arrivé depuis quelques mois déjà. Il apprenait à cuisiner, déjà, et quel plaisir ! Il ne se rendait pas vraiment compte du danger que représentaient les lames aiguisées des couteaux pour sa peau terrestre fragile. Ni le tranchant des économes. Ni les dents de la râpe. Ni... Étonnamment, grâce aux compétences de Ren - et peut être la façon si agréable qu'il avait de le couver et le féliciter pour la moindre action presque réussie - il lui restait toujours ses dix doigts à la fin, il pouvait donc considérer la journée comme une fabuleuse réussite. Les odeurs, les couleurs... Par moment il avait l'impression de n'avoir encore rien découvert de tout ce que le monde des humains pouvaient lui offrir. Il comprenait parfaitement les réactions chimiques qui s'opéraient lors de la cuisson, et pourtant ses yeux brillaient lorsqu'ils sortirent le gâteau du four. Il avait vu des nébuleuses et des étoiles exploser, s'effondrer sur elle mêmes ou entrer dans de violentes collisions mais rien ne lui semblait plus beau que ce brownie recouvert maladroitement par ses soins de vermicelles colorées et de petites étoiles brillantes, pauvre ersatz de sa vie d'antan et pourtant un remède si efficace au mal du pays qui le prenait par moments. Il ne sait pas s'il a envie de pleurer ou de dire quelque chose à Ren. Lui semble avoir des émotions si naturellement...


Et la journée n'était même pas terminée. Il aurait pu se coucher à cet instant et garder le sourire dans son sommeil, peut être même ne plus se réveiller et ne pas le regretter, mais il restait à accueillir celle qui avait motivé tout ces efforts de leur part. Il ne savait pas grand chose d'elle, à part qu'elle arrivait, et c'était déjà bien suffisant pour qu'il ai envie de sourire et de l'accueillir pour qu'elle se sente bien, aussi bien qu'il s'est senti après être sorti de la rue pour venir ici. La rue froide, mouillée, mortelle. Peut être même qu'elle était dans la même situation que lui ? En plus, une femme, ça l'intriguait. Il avait un corps d'homme et il croisait souvent ses colocataires à des moments où ils n'étaient pas particulièrement vêtus donc il commençait à peu près à comprendre l'anatomie masculine, mais il n'avait pas encore côtoyé beaucoup de femmes, à part des collèges de travail à qui il n'adressait pas souvent la parole. Une colocataire, c'était l'occasion rêvée de mieux comprendre comment fonctionnait les humaines. Parfois, elles parlaient plus que lui. Il les voyait agiter leurs chevelures et se demandait s'il voulait autant de cheveux. Parfois, elles ne disaient pas un mot, mais Dae soupçonnait fortement l'aura effrayante de Silver comme la cause de leur silence.

Il s'attendait à tout. A tout mais...



L'incarné fut très surpris lorsqu'il aperçut la personne que Ren accueillait avec un peu de gêne. Lorsque ce dernier l'avait un peu caché derrière lui - un réflexe maternel ? - il s'était volontiers recroquevillé derrière l'humain, se demandant ce qui se passait. Il n'avait même pas eu le temps de le remercier, de lui faire un compliment, de le prendre dans ses bras, quoi ce ce soit (il n'avait aucune idée de comment transmettre cet élan de gratitude qu'il inspirait mais il aurait voulu essayer de le partager). En entendant la porte sonner, sans même faire attention à la voix, il s'était attendu à ce que ce soit la colocataire alors même s'il était bien caché derrière sa maman poule, il avait préparé son plus beau sourire...

... Qui s'effaça en quelques secondes, remplacé par un haussement de sourcil étonné et une bouche ouverte qui meurs d'envie de poser des milliers de questions, mais depuis sa dernière conversation avec Lune il n'ose plus autant parler. Dae n'a pas encore compris comment faire le tri entre les bonnes et les mauvaises questions. Celles qui sont normales, humaines, et les siennes, celles qui sont bizarres.


Mais il n'arrivait pas à rester silencieux et froncer les sourcils ne l'aidait pas bien à réfléchir. La fixer pendant que Ren lui fait un calin n'aide pas beaucoup non plus : Ren fait des calins à tout le monde, lui compris. La nouvelle arrivée se fait embarquer jusqu'au salon sans qu'il ai malheureusement le temps de dire quoi que ce soit, à peine le temps de faire une courbette en entendant son nom et voila l'invitée tirée par son colocataire qui s'affaire déjà pour rendre le salon encore plus beau et confortable. Lorsqu'il est trop occupé à allumer des bougies, il en profite pour enfin élucider le nouveau mystère auquel il venait d'être confronté. Il avait appris grâce aux énigmes du Professeur Layton et quelques épisodes de Desperate Housewives que les apparences pouvaient être trompeuses, mais il ne savait pas vraiment sur quel pied danser avec la colocataire, alors au diable les recommandations des autres astres, autant mettre les deux pieds dans le plat :

« - C'est Alice, c'est ça ? Tu ressembles vraiment à un garçon, c'est marrant !

Il avait encore quelque chose sur le coeur cependant, quelque chose qu'il devait aussi avouer pour se sentir mieux. Il se souvenait vaguement un discours de Bree sur l'importance de déclarer ses sentiments honnêtement si on ne voulait pas que des choses malheureuses nous arrive alors il se décida et se lança, quoiqu'un peu hésitant :

« - Par contre... Heu, tes cheveux sont jolis mais la couleur me fait penser à mon patron avant que je ne l'aide à se les teindre... J'espère que tu es plus gentille que lui ?

Dae-Sung ne comprenait pas pourquoi Ren le regardait avec des yeux horrifiés, et aussi pourquoi la colocataire semblait si gênée par ses observations. Enfin, le colocataire. Il avait du mal à savoir qui avait raison entre Ren et la nouvelle venue, mais il avait au final décidé de croire la personne qui venait de débarquer, bien que son colocataire sache beaucoup de choses, et peut être même le genre des gens qu'ils rencontraient. Pour l'instant en tout cas, les gros yeux et le regard perçant qu'il lui envoyait lui faisait deviner qu'il avait fait quelque chose qu'il ne fallait pas et vu qu'il venait de se faire bâillonner par deux petits fours - si chauds mais si délicieux ! c'était sûrement ceux que Ren avait fait - il se douta que le problème venait de sa façon de formuler ses pensées. On répétait pourtant partout qu'être honnête était la meilleure chose à faire ? Eh, surtout qu'il vient de le faire, Ren ! protesta-t-il mentalement, toujours incapable de parler, trop occupé à mâcher les petits amuse-gueule. Les bras croisés, il aurait souhaité faire remarquer que ce n'était presque pas vrai et que maintenant il ne faisait des erreurs de coordination de couleur de chaussettes que lorsque son patron l'appelait en pleine nuit.

L'astre avait encore du mal à différencier les couleurs et à savoir lesquelles allaient avec lesquelles, mais par contre, il savait comment s'y prendre pour teindre les cheveux ! Le simple fait d'entendre l'idée de peut être aider leur nouveau colocataire à se teindre correctement les cheveux le fit immédiatement arrêter de bouder et il engloutit le plus vite qu'il pouvait les petits fours tel un hamster et il tapa joyeusement dans ses mains.

« - Hé, je peux t'aider aussi, je sais comment teindre les cheveux ! La dernière fois que je l'ai fait, c'était même plutôt joli mais j'ai gardé les mains tâchées pendant 5 jou-

Il adorerait continuer pendant de longues et pénibles minutes sur comment il s'y était pris en détail et toutes les erreurs qu'il avait fait et qu'il ne répéterait sûrement pas mais quelque chose dans le ton de Ren lorsqu'il l'appelle le fait se taire sur le champ. Il l'a déjà entendu, ce genre de ton. C'était souvent accompagné des mots "rapplique immédiatement" mais même sans ces mots magiques, il suit Ren à la trace comme le chien de Pavlov.

Même la tape n'était pas méchante, pas plus que les mots, alors il s'empêche de faire une remarque sur le fait que frapper les gens n'est sûrement pas mieux que dire ce qu'il avait dit. Il préfère attraper sagement le reste de ce qu'ils avaient préparé avec une petite moue contrariée. Il ne comprend pas pourquoi ce qu'il avait fait est mal, mais il se fie à l'instinct de l'humain.

« - Désolé... Je vais demander pardon. Mais tu sais, c'est juste arrivé 5 fois, les chaussettes, c'est pas tant que ça, si ?

En revenant, il fait ce qu'il est censé faire, il s'excuse, mais son visage ne transmet pas réellement le fait qu'il soit désolé. Un peu comme un enfant obligé de faire la paix avec quelqu'un mais qui n'y met pas beaucoup de bonne volonté.

« - Pardon, Alice, si j'ai dit quelque chose qui ne t'as pas plus..

qui c'est qui répond grave en retard et qui a bien honte et qui s'excuse beaucoup parce que bon en plus c'est un peu abusé de sortir juste ça après autant de temps ?

sérieux devinez: