... ☾ ren

but nobody came.

encore.

encore du sang sur tes mains, lune. encore une fois tu es responsable. mais cette fois, c'est différent. un peu de toi est mort avec lui. tu ne saurais pas dire pourquoi, tu aurais pu avoir envie de le torturer, de lui faire mal, mais à quoi bon ? c'est comme s'il était déjà un peu mort, avant que tu n'arrives. probablement qu'il n'avait pas voulu que ça en arrive là. probablement qu'il avait comprit trop tard à quoi il s'attaquait. à qui. probablement qu'il se savait condamné, alors autant en finir tout de suite. et tu avais fixé son corps, de longues secondes. il se vidait de son sang mais tu le savais déjà mort, ou déjà inconscient. tu avais soupiré. et puis, tu t'étais dis que tu ne voulais pas que ça recommence encore. tu t'étais comme promis d'arrêter. tant pis si tu n'étais plus si utile, tant pis si tu ne lavais plus le monde, le monde avait perdu son soleil, à quoi bon tenter désespérément de le faire perdurer dans la lumière maintenant ? tu ne comptais pas prendre la place d'althéo, notamment parce que tu ne savais définitivement pas en quoi ça consistait, mais tu voulais simplement arrêter. peut-être simplement devenir humain, pour arrêter tout le mal que tu faisais autour de toi. sans doute.

finalement, tu étais sorti de la pièce, et tu avais jeté un regard à ren. tu supposais que silver ne tarderai pas d'arriver, tu l'avais senti au ton de sa voix, et tu n'étais pas certain de vouloir être encore là pour le voir. bien sûr, quelque chose en toi voulait simplement se loger dans ses bras et oublier que le monde existait, mais silver n'aurait pas accepté. silver était divin, et en colère. probablement que la scène ne ferait qu'aggraver la situation. enfin. tu t'étais approché de ren pour prendre ses mains dans les tiennes, silencieux. ren était immense, mais là, assis par terre à tenter de respirer, il ressemblait à un enfant. à un enfant perdu et affolé. alors tu te devais de le rassurer un peu, aussi maladroitement que ce soit.

c'est fini, ren. c'est fini, on rentre à la maison maintenant.

la maison, ce que tu n'avais jamais vraiment appelé comme ça auparavant, mais cette fois c'était différent, cette fois tu voulais y être, avec lui, tu voulais t'y sentir bien, en sécurité. tu allais certainement devoir partir après ça - enfin, notamment parce que tu ne supposais pas avoir un tel lien avec ren maintenant - mais tu ne pourrais pas le faire avant une bonne nuit de sommeil, si tu arrivais à dormir.