ganymède ☾ fly me to the moon.

si jadis, on me demandait si je désirerais me réincarner sur la planète terre, je répondrais tout simplement que non. je ne veux pas quitter l'espace. je ne veux pas perdre les astres que j'ai toujours connu. l'univers est si vaste, et sa profondeur est si relaxante. et les humains, que sont-ils ? je ne saurais réellement comment les décrire. ils détruisent l'habitat où ils se trouvent. ils détruisent les autres êtres vivants. ils détruisent également leurs semblables. qui pourraient les envier, ces créatures qui se tortillent et qui tentent de mener leur existence à bien ? si tous ne sont pas des monstres, la plupart se comportent en barbares. non. jamais je ne voudrais les retrouver. je ne les hais pas pourtant. ce n'est pas dans ma nature. j'ai même tendance à les craindre. tout le monde à peur de la nouveauté. si je me laisse tomber, qui sait si j'arriverais à survivre ? si je me laisse tomber, je pourrais me retrouver en milieu hostile. je pourrais également faire de mauvaises rencontres. je ne verrais plus également ces étoiles et ces lunes qui ont traversé les âges à mes côtés. oh non. l'espace est bien trop rassurant pour que je désire la quitter. et puis, il fallait dire que mon attention n'était pas porté en direction de la terre, non. elle était portée dans sa direction. la planète la plus grosse du système solaire. jupiter. ─


il était géant. colossal. lui, il n'avait besoin de personne pour être respecté. secrètement, je l'aimais. il était en quelque sorte mon créateur. celui envers lequel je devais tout. plus que de l'admiration que j'avais à son égard, c'était de l'amour pur. mais jamais il ne se rendit compte de la passion que je pouvais avoir à son égard. il était mon oxygène, ma drogue. mon tout. mais il était aventureux, jupiter. il voulait relever un défi et découvrir le monde. lui, il aimait les humains comme s'ils avaient été sa progéniture. ce qui me poussait à les jalouser un peu. je ne comprenais pas comment il pouvait se préoccuper de ce qu'il se passait sur la planète terre plutôt que de se préoccuper de son petit monde ainsi que nous, pauvres hères qui tournaient inlassablement autour de lui. puis, sans réellement prévenir, il se jeta dans le vide. il les rejoignit. il nous abandonna. je n'arrivais pas à y croire. j'avais ressenti cela comme si on avait arraché une partie de mon âme. en le voyant rejoindre la planète terre, j'avais le sentiment qu'il s'était condamné, aussi je ne m'étais pas jeté dans le vide tout de suite. et puis, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas continuer à exister sans lui. alors je me suis résolu. je n'avais pas d'autre choix. je devais devenir un citoyen lambda parmi les terriens.