Lou ✶ Ce que le jour doit à la nuit.

Signe astrologique : Licorne ascendant nyan-cat. Elle n’est pas méchante, pas vraiment, rarement volontairement. Lumineuse, volubile, l’œil vif et la phrase affable. Elle parle peu, rit fort et enveloppe tout ceux qu'elle croise de sa présence parfois suffocante. Lou est un cliché. Gentille fille par excellence, on la croirait sortie d’un mauvais dessin animé. Douce, protectrice et avenante, elle parle en réplique de rom-com et vomi des arcs-en-ciel. Flegmatique au possible, optimiste pas-tentée, elle balai les contrariétés d’une main insouciante. C’est agaçant parfois, d’être aussi nonchalante. Ça frise même l’irresponsabilité à un moment. Mais c’est fou, tout semble lui glisser dessus à Lou. Les insultes, les coups bas, la vie en générale… « S’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème » lâche-t-elle souvent, revêtant son imperméable à mauvaises nouvelles. Elle n’a pas peur du monde la p’tite, et encore moins des gens. Elle se plaît à observer ses congénères, se mêler à eux, les entourer d'une douceur qui peut être aussi factice que son regard avenant. Hypocrite. La vérité, c’est qu’elle distribue sa bienveillance comme des tickets pour le paradis. Rien n’est gratuit dans la vie et parfois, elle se surprend même à compter ses points de karma. Loin de l’image naïve qu’elle renvoi, c’est une calculatrice qui s’ignore, méprisant rien de plus que l’ingratitude et s’auto-congratulant pour chaque bonne action. La vérité, c’est que son altruisme n’a d’égale que la piètre image qu’elle a d’elle-même. Alors elle compense comme elle peut, se voilant les yeux, incapable d’accepter la réalité : elle n’aide personne et se mêle de tout. Touchand le fond mais creusant encore, c’est une créature à la pugnacité pourtant toute relative, ne sachant pas quand dire stop, quand lâcher prise. Sourire aux lèvres, main sur le cœur, et  complexe du sauveur, Lou elle veut juste aider. Alors, draper d’une bonhomie qu’elle-même croit sincère, et ce, en dépit de ses pensées les plus misanthropiques.

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● Elle fume beaucoup, des roulés souvent. Toujours en cachette, comme si elle avait peur d’être prise en flag’. Sa mère n’aime pas ça, sa mère n’a jamais aimé ça. Plus jeune, elle devait donc trouver des tactiques pour ne pas se faire griller. L’habitude est restée. ● Ses parents sont deux pointures du droit contemporain. L’une est juriste à la cour pénale internationale, l’autre fiduciaire spécialisé dans l’optimisation fiscale. Lou elle, ne se plaint pas trop d’être en économie. ● L'économie sociale et solidaire, ça colle bien avec sa panoplie de Mère Térésa. Ça fait jolie sur un CV, ça plait aux parents et surtout, ça satisfait son égo bobo-gauchiste. Mais tandis qu’elle fini son troisième semestre, elle se demande encore à quoi ses études riment. Parallèlement, elle s’est donc inscrite en L1 de philosophie. Elle s’éclate. ● Pour arrondir les fins de mois, elle bosse pour une ONG de lutte anti-corruption. Son job à elle, consiste à trainer dans les bas-fonds des CDC et aider à la réinsertion d’anciens membre la pègre. Grosse ambiance. ● Economiquement, ça pourrait être mieux si elle acceptait l’aide de sa mère et que son père n’était pas qu’un gripsou. ● Elle ne se déplace essentiellement qu’à vélo et depuis le temps, connait Polaris comme sa poche. ● Ça fait 5 ans qu’elle y est installée. Malgré son passeport astérien, on lui demande régulièrement d’où elle vient. Elle déteste cette question. « Et ma main dans ta gueule, elle vient d’où ? » qu’elle aimerait répondre. Mais c’est Lou, et tout le monde sait que Lou est polie. Alors souvent, elle se contente simplement de la vérité, parlant de sa mère marocaine, et de son enfance passée entre Berlin et La Haye.