in the end ↠ nova.

Banalité. Bercée par la normalité. Rangeons les mouchoirs et les boîtes à popcorn. Ta vie n’a rien d’intéressant. Ta vie ne ferait pas un bon roman, et encore moins une bonne série. Tu n’as pas perdu tes parents. Tu n’as pas été adoptée. Tu n’as pas été battue, violentée. Tu n’as pas vécu de traumatisme. Tout va bien, Nova. Tout, ou presque va bien depuis ta naissance. Tu étais un bébé calme. Tu es née trois jours avant la date prévue, tu pesait trois kilos et sept cent quarante grammes exactement. Ta mère a tenté l’allaitement, puis elle a arrêter et tu es devenu un de ces bébés nourri au lait industriel. Tu n’as jamais marcher à quatre pattes, tu ne faisais que ramper. Tu as marcher à l’âge de onze mois. Tu es tombé plusieurs fois. Tu t’es toujours relevé, et tu as toujours recommencer. Tu es entrée à l’école à trois ans, et tu t’en fais des amies dès le premier jour. Tu as eu un amoureux à quatre ans. Tu as appris à lire et à écrire sans grande difficulté. Tu n’as jamais aimer le sport, encore moins les séances piscine de l’école. Tu avais une meilleure amie. Vous avez passer toute votre scolarité ensemble. Ton premier vrai petit ami ? C’était à l'âge de seize ans. Ta première fois ? A dix huit ans. Ta première cuite ? T’en as jamais eu, l’alcool c’est pas assez sucré, et puis ça a toujours mauvais goût. Ton rêve ? Devenir policière. Ce que t’as tenter ? Devenir policière. Si tu as réussi ? Pas du tout. Voilà un résumé de ta vie, avant de débarquer à Polaris. Banal. Normal. Ouais … mais ça, on t’avait prévenu. Assommant, tu dis ? Mh. C’est pas faux.


Polaris = Renaissance. C’est comme ça que tu aurais aimer appeler ce chapitre, si ta vie était un roman. Nouvelle vie. Nouveau départ. C’était se relever après un échec cuisant, se fixer de nouveaux objectifs. Grandir. Accepter. Devenir véritablement adulte. C’était dire au revoir à papa, et à maman. S’éloigner pour remettre les choses à une certaine place. Prendre ton indépendance, malgré ton manque de maturité. Bon, d’accord, en vérité, tu n’étais pas seule et tu n’avais pas choisi Polaris pour rien. Ici, tu avais tout de même de la famille. Une tante que tu ne connaissais pas tant que ça, mais qui s’était faite une joie de t’offrir un petit bout de sa maison, histoire que tu ne dormes pas sous un pont. Ici, tu avais un projet. Voir un rêve. Tu n’avais pas réussi dans la Police ? Tant pis. Tu pourrais au moins faire carrière dans le privé, en tant que détective. Pour ça, il te fallait du talent, et de la détermination, et tu étais certaine d’avoir les deux. Ce que tu n’avais pas en revanche, c’était l’argent. Et oui. C’était rapidement devenu un gros problème, si bien que tante Jeanne, avait fini par te prendre - encore - en pitié en t’offrant de travailler un peu dans sa boutique d’antiquités adorée. Tu avais accepté. Forcément. Tu en avais besoin. Elle le savait. Tu le savais. Tu avais besoin de matériel pour bosser correctement, et puis, tu avais besoin d’un bureau. Un beau bureau, avec une plaque à ton nom sur la porte.


Divisée. Condamnée. Bien sûr, tu l’ignorais. Mais désormais, tu l’étais peut-être. Ce soir là, le ciel était si beau. C’est tout ce dont tu te souviens d’ailleurs. Ce moment, où tu avais quitter la boutique, et où tu avais simplement lever les yeux au ciel. Les étoiles t’avaient soudain sembler plus brillantes et plus proches que jamais. Tu avais pris le temps d’admirer ça. Et c’est à ce moment qu’elle était arrivée. De ça, tu ne te souvenais pas. Comme si ton cerveau avait fait l’impasse. Ou comme si on cherchait tout bonnement à te cacher ce qui t’étais arrivé. Elle était mourante. Tu sais. Elle n’avait … pas vraiment le choix. Ce sont tes yeux, qu’elle a vu en premier. Et dans sa faiblesse, c’est comme si tu l’avais appelée à toi. Elle s’est nichée là, au creux de ton coeur pour y reprendre des forces. Sans doute pour ça que tu as dormi autant le lendemain. Elle est là, maintenant. Elle partage ton existence, mais … tu ne peux pas encore réellement sentir sa présence. Elle est encore si faible. Sa lueur si pâle. Peut être même qu’elle ne survivra pas. Quoi qu’il en soit, tu sais … ce qui t’arrives là, c’est aussi beau que bouleversant. Tu lui as peut être sauver la vie. C’est un beau geste ça. Sauver la vie d’une étoile. Mais ce que tu ignores, c’est que si elle vit … toi, tu ne survivras pas.